La mauvaise farce du talent et de la réussite

En ces temps d’inégalités croissantes, comme l’INSEE vient encore de le relever en France, chiffres 2018 à l’appui (*), le talent est seriné en exemple pour justifier les bonnes fortunes. Ni l’héritage, ni les guerres, ni la corruption, ni surtout la spéculation, qui sont autant d’occasions de les amasser, n’ont l’heur d’être évoqués. Mais qu’est-ce que le talent a donc à faire là-dedans, quand les transactions financières sont de plus en plus l’occasion d’une gestion passive ou confiées à des robots ?

Mes jours avec et mes jours sans

Nous sommes arrivés à un grand tournant et cela commence à sérieusement se ressentir. Les effets annoncés du dérèglement climatique et la nouvelle donne économique qui se confirment ne sont plus vécus avec les mêmes déni et insouciance dans les hautes sphères. Et, dans le microcosme des économistes, il est de plus en plus reconnu que la machine ne tourne plus comme avant, à revers des certitudes d’hier. Mais rien ne change de substantiel pour autant.

Attentes d’infléchissements outre-Rhin

Les autorités allemandes vont-elles ou non infléchir leur politique ? Les commentateurs sont à l’affut des indices qui permettraient de l’évaluer. Quoi qu’il en soit, cet infléchissement serait très limité s’il intervient, car il n’est pas question d’amender les traités, tout au plus peut-il être espéré l’introduction de quelques subtilités dans le calcul du déficit structurel, ce qui pourrait accorder un peu de marge de manœuvre budgétaire.

La vacuité de la pensée économique comme il faut

Les enquêtes d’IHS Market auprès des directeurs d’achat – les PMI, pour The Purchasing Managers’ Index – font autorité chez les analystes financiers. Elles les autorisent aujourd’hui à prévoir une croissance de 0,2%, voire de 0,1%, au troisième trimestre dans la zone euro. En Allemagne, les résultats de l’enquête de l’Ifo qui vient d’être publiée pointent vers une légère contraction du produit intérieur brut au deuxième et au troisième trimestres, soit la définition d’une récession.

Les inégalités ont de beaux jours devant elles

On n’en parlait jamais, on ne parle plus que de cela ! Thomas Piketty a ouvert le ban avec son ouvrage best-seller, et depuis le sujet des inégalités a trouvé sa place dans les débats pour ne plus la quitter. À quoi doit-on attribuer cette soudaineté ? À la concomitance de la venue au pouvoir de Donald Trump, de la sortie du Royaume Uni de l’Union européenne et de la déstabilisation généralisée des partis de gouvernement européens ? Devenue globale après avoir atteint sa dimension politique, la crise ne se laisse toujours pas ignorer.

Vous n’y trouverez pas de réponse aux questions que vous vous posez

Alain Minc est en soi tout un symbole et n’en semble pas mécontent. Au fil de la parution de ses livres, il cultive son personnage, à la fois amoureux et critique du système asseyant sa crédibilité. Pour y avoir eu depuis si longtemps son rond de serviette dans le rôle qu’il affectionne de conseiller du prince, il est un grand connaisseur de sa géographie et de son fonctionnement, c’est d’ailleurs son fonds de commerce. Mais, question mise en cause, il s’en tient à des égratignures.